Il y a quelques temps, nous vous avons parlé de l’histoire de la mosaïque. Tout débuta avec la mosaïque de pavement en galets au VIIIème millénaire avant Jésus-Christ, à Uruk, en Irak actuelle. La mosaïque avait alors une vocation pratique, elle était utilisée pour sa résistance. Ce sont ensuite les Sumériens, bien plus tard, qui ont utilisé cette pratique à des fins décoratives. La technique dite “en calade”, suivra, inventée par les Grecs qui utilisaient des galets de diverses couleurs ainsi que du verre pour ajouter du relief.

La mosaïque en tesselles, similaire à celle que l’on connaît encore aujourd’hui n’arrivera qu’au IIIème siècle avant Jésus-Christ pour remplacer les galets par des pierres taillées à des fins décoratives et confortables.

Vous n’avez pas perdu le fil ? Très bien reprenons !

À présent nous sommes chez nos amis les romains. Ces derniers copieront le modèle Grec pour inventer la mosaïque murale qu’ils amélioreront et exporteront. La mosaïque devient ensuite un art religieux avec l’empire Byzantin qui nous amènera à l’apogée de la mosaïque.

Ce bref récap’ vous aura permis d’y voir plus clair, mais pour relire l’article en entier, la DeLorean DMC-12 vous attend en bas de chez vous… ou en haut de l’article ! 😉

Il est maintenant temps de voir quels ont été ses usages dans le temps.

1. Au Moyen Âge : la mosaïque ? Trop cher pour nous !

Les pays d’Europe et d’Orient n’étant pas sous influence de l’empire Byzantin, ils n’utilisaient absolument pas la mosaïque : son prix est trop onéreux.

L’Europe préférera quant à elle les carreaux en céramiques, ou les carreaux estampés pour décorer les églises et abbayes. Les orientaux auront une préférence pour les carreaux de céramique lustrée.

Même si quelques exceptions subsistent telle que Notre-Dame de Ganagobie dans les Alpes-de-Haute-Provence qui présente un style de mosaïque proche des romains, cette période de l’histoire reste sombre pour la mosaïque, sachant qu’aucune amélioration n’a été finalement apportée.

 

2. La Renaissance : la continuité de l’art Byzantin

La mosaïque byzantine est reprise par nos voisins italiens au XVème siècle, ainsi, nombre de représentations picturales ornant les murs de la basilique Saint-Pierre sont réalisées à partir de cette technique.

À l’époque, en concurrence avec les fresques, la mosaïque italienne essayera de ressembler le plus possible à de la peinture, mais comment ? De trois façons :

  • En faisant en sorte que les joints entres les tesselles soient les plus infimes possible
  • En appliquant des émaux vénitiens qui donnent un aspect métallique proche du rendu grisé de la peinture
  • En appliquant ces émaux de façon très étendue

 

On obtient alors des dégradés très subtiles et raffinés, soit la mosaïque à la Vénitienne !

En 1588 l’amour des Médicis (famille richissime d’Italie) pour les objets en pierre semi-précieuses telles que l’agathe, le marbre, la malachite ou encore l’onyx conduit la création de la Manufacture d’art spécialisée dans le travail des pierres dures. Ensuite, 100 ans plus tard et après maintes opérations, la mosaïque florentine voit le jour !

La technique florentine est semblable au travail d’incrustation, c’est à dire que les contours des pierres sont parfaitement adaptés l’un à l’autre : ainsi, grâce à une sélection soigneuses des pierres et de la nuance de leur couleur, un dessin naturel peut se former.

3. La Mosaïque Russe : la technique florentine en pleine floraison !

Bien que cette technique soit issue d’Italie, on qualifie la mosaïque florentine de “russe” car en 1848, le maître tailleur Russe Ivan Petrovitch Sokolov partit à Florence pour étudier cet art.

À son retour en 1849, notre cher Ivan adapte l’art de la mosaïque murale afin d’apprendre aux maîtres lapidaires (tailleurs de pierre) à placer des minces lamelles de pierre semi-précieuses sur des objets. Grâce à l’exploitation industrielle de la malachite et du lapis-lazuli en Sibérie, la technique de mosaïque florentine donnera naissance à d’incroyables objets d’art qui sont encore présents au Grand Palais de Kremlin, au Château de Versailles ou encore à Saint-Pétersbourg !

La mosaïque florentine se démarque donc en tant qu’art de la décoration d’objets et de monuments par excellence, leur principale qualité étant leur longévité dans le temps. La pierre ne s’assombrit pas, ne se ternit pas, ne se détruit et ne s’effrite pas.

La dernière évolution de la mosaïque date du XXè siècle à Barcelone avec les œuvres de Gaudi. Si vous avez apprécié notre petite parenthèse historique sur la mosaïque, ne vous inquiétez pas il y en aura d’autres !

Et vous, avez-vous une anecdote sur la mosaïque ? N’hésitez pas à nous partager vos avis et vos idées en commentaire !